Ma voix et moi

Souvent, sauf quand nous entendons notre voix sur un enregistrement et qu’elle nous surprend, nous parlons sans même prendre conscience de notre voix, de son timbre, de son rythme, de ses intonations. Et nous sommes étonnés quand les autres nous renvoient notre état : « tu sembles fatigué », « j’ai l’impression que tu es en colère », « je te sens triste », « tu as l’air toute joyeuse »,  et cela, même s’ils ne nous voient pas, simplement en nous entendant. C’est que la voix est le miroir de ce qui se vit à l’intérieur de nous. Et parfois elle nous renseigne alors même que nous ne pouvons ou ne voulons pas saisir ce qui se passe en nous.

Qu’est-ce que la voix ? 

Rien d’autre que des ondes … Qu’est-ce que la voix ? Rien d’autre que notre souffle expiratoire qui porte une vibration sonore.

Souffle, ondes : la voix, a priori, ne semble pas avoir grande consistance ! Et pourtant, la voix est réellement une « matière » avec des qualités propres : limpide, claire, rauque, voilée, ample, ténue, grave, légère, dynamique, atone …

Qu’est-ce qui donne alors ses qualités à la voix ? La façon dont notre souffle va faire vibrer les cordes vocales. La manière dont notre corps va permettre aux ondes de sonner en créant de l’espace, en jouant avec les lieux de résonance, en libérant les endroits coincés. Alors que notre voix nous révèle, bizarrement ce n’est pas sur elle directement que nous pouvons agir, mais sur notre corps et notre souffle.

Je sens donc je chante

Chanter demande finalement moins de technique que de conscience. Conscience de soi, du corps, des sensations, du souffle. Conscience des émotions et de ce qui se vit à l’intérieur. Conscience d’être.

Dans cette conscience-là, nous pouvons déployer notre présence à nous-même et aux autres, nous pouvons stimuler notre énergie, notre puissance, notre joie de vivre. Et ce que nous découvrons et fortifions en chantant, nous en bénéficions en parlant … et même en écoutant !

Je chante, donc je suis … sous la pluie, sous le soleil, dans le vent. Je chante, donc je vis !