Que souhaiter pour 2022 ?
Dire, c’est créer ; espérer, c’est faire advenir la réalité
La période des voeux nous invite à nous interroger sur ce qui compte vraiment pour nous … et pour celles et ceux à qui nous souhaitons une bonne année. En effet, notre parole et notre cœur sont engagés dans ce que nous exprimons. Le poète sait – son nom-même l’indique : poète, poésie, viennent du verbe faire en grec – que dire c’est créer, c’est agir sur la réalité. Alors offrir nos voeux à quelqu’un, c’est une façon de nous engager dans leur réalisation.
Je nous invite à l’espoir
En cette année 2022, ce que je vous / nous souhaite c’est l’espoir. L’espoir qui, comme je l’écris dans ma dernière lettre de nouvelles que je vous invite à lire ici, est une manière de regarder l’avenir qui nous pousse à l’action.
Et puisque j’ai parlé de poésie, je désire soutenir cette invitation à l’espoir par le partage des mots d’un ami poète qui nous rappelle que l’espoir, pour devenir réalité, a besoin de se « mutualiser » !
Bonne année 2022 !
Allez viens !
Allez viens, on sera toi et moi
Poussières au cil de l’éphémère
A suivre le sillon simple de l’innocence ordinaire Allez, viens, on sera au moins trois
A marcher sur le trottoir ténu de la nuit
A remettre à zéro le compteur des utopiesC’est sûr, à nous quatre, on s’invitera au bal
Pour danser ici-bas un mambo de ciel bas
On laissera le temps battre à nos tempes en rafales Et nos pas élégants sur tambours de rumbasAllez viens, on sera carpes ou rapaces, ridicules anodins, Dans le désir des ondes et dans les voix qui grondent
A réparer au sparadrap le parapet du monde
Allez viens, minuscules communs, on tressera de nos mains, Sur la harpe des saisons, des écharpes d’arpègesPour s’échapper, papillons, des soleils et leurs pièges
C’est certain, à nous mille, dans le vent conquérant,
On se prendra sans doute à rapiécer chaussettes éparpillées Dans la beauté fugitive d’un soir d’été
On deviendra receleurs des rires et du vivant.C’est vrai, à nous ensemble, insignifiants et dérisoires, A peine au menu des futiles et des creux,
Légers sur la ligne malgré la gangue de feu,
A nous de nous dresser sur les barricades de nos espoirs.Allez viens, on sera toi et moi
Poussières au cil de l’éphémère
A suivre le sillon simple de l’innocence ordinaire Allez, viens, on sera là, même dans le froid
A marcher sur le trottoir ténu de la nuit
A remettre à zéro le compteur des utopies.Yves Béal – 29/31décembre 2021