Qu’est-ce que j’attends ?
On peut attendre un enfant, le train ou Godot ! Moi, souvent, j’attends la réponse d’un ou d’une autre.
Attente, rumination : une chanson grinçante
Je m’étais, au cours de l’année passée, plusieurs fois manifestée auprès d’une personne chère. Sans avoir aucun retour. Chaque nouvelle manifestation de ma part se doublait d’un « Bon, cette fois, elle va me répondre » … et j’attendais une réponse qui ne venait pas. Et je commençais à entendre ma petite boîte à ruminations se mettre en marche : « Je ne compte pas pour elle. C’est toujours moi qui DOIS faire le pas. Si c’est comme ça, je coupe les ponts ». Et patati et patata … Je ne vous chante pas toute la chanson : j’imagine que plusieurs d’entre vous la connaissent aussi bien que moi 😉
Et puis voilà que, finalement, un jour, elle décroche son téléphone et me parle de son année écoulée … qui explique, oh ! combien, qu’elle avait d’autres chats à fouetter que de me répondre.
Alors là, une autre petite boîte à musique s’est mise en route – est-ce qu’elle ne chante pas parfois chez vous aussi ? – : « Tu vois, tu ne te mets pas à la place des autres. Tu ne penses qu’à toi. Tu n’as pas d’empathie. » …
Une autre musique possible
Heureusement, j’ai maintenant des ressources. Et j’ai, en particulier, une boîte à trésors musicale, qui joue de beaucoup plus belles musiques que les deux autres, qui m’a chanté : « Pose-toi, ressens, observe, puis réfléchis. »
Et voilà où m’a menée cette musique-là : Ce n’est pas moi qui manque d’empathie. C’est le fait d’attendre de l’autre qui me coupe de mon empathie pour lui·elle. Il serait par conséquent judicieux que je laisse se défaire cette attente. Mais comment ?
« Pose-toi, ressens, observe, puis réfléchis. » m’a chanté à nouveau ma boîte à trésors musicale. C’est alors qu’une évidence m’est apparue : pour me laisser me défaire de l’attente je n’ai pas d’autre choix que d’agir pour moi.
Si j’écris ou téléphone à quelqu’un, c’est pour moi, parce que ça me fait plaisir, parce que ça me rend joyeuse d’être en lien avec lui·elle. Parce que cette action honore l’élan de vie que je sens en moi. Non parce qu’il le faut.
Si ça ne me rend pas joyeuse et que c’est juste du donnant-donnant (je le·la contacte POUR qu’il·elle me réponde) alors dans ce cas-là, il vaut mieux que je m’abstienne. J’ai compris que je pouvais remplacer l’attente (qui est orientée vers le futur) par le plaisir ou la joie de l’action (qui est pleinement dans le présent).
Agis en aimant ton action
Alors la chanson m’a emmenée un peu plus loin encore : « Pose-toi, ressens, observe, puis réfléchis. » Et j’ai perçu que si l’attente est un désir ou un besoin de retour, cela signifie que l’action engagée n’est pas satisfaisante en elle-même. C’est comme si la joie ou l’élan de l’action n’étaient pas suffisants. Comme s’il fallait toujours une compensation pour leur donner de la valeur.
Comment trouver dans le geste lui-même la seule motivation à sa réalisation ? Sa seule richesse ? Sa seule beauté ? Sans rien attendre en retour.
Est-ce que cela ne s’appellerait pas la gratuité ? La grâce ?
N’est-ce pas ce que la vie nous offre : nous sommes vivants et nous n’avons pas à le justifier. Nous sommes porteurs d’élans et nous n’avons rien à rendre à personne. Nous avons juste l’opportunité d’habiter cette vie en plein et de la libérer, de la défaire de toute attente… Alors, qu’est-ce que j’attends … pour arrêter d’attendre ?
Un exercice …
… pour expérimenter la fin de l’attente et le début de la vie gratuite : c’est ici ! Enjoy 😀