Dis-moi quelles peurs tu as …

Quand je m’observe – et quand j’observe les autres autour de moi – il y a quelque chose qui m’étonne dans l’humain ! Je vois comment je me débrouille, en trouvant des ressources, quand je suis dans un milieu naturel difficile et potentiellement périlleux ; je vois comment, dans ce même type d’environnement, bien des gens trouvent des ressources incroyables et passent par dessus leurs peurs. Et ces mêmes gens, dont je fais partie, se retrouvent décontenancés, sans ressources, paralysés par leurs peurs face à des gens !

Pourtant, en général, notre existence physique n’est pas menacée quand nous nous retrouvons face à notre mère ou notre beau-père, face à une collègue, un chef, l’instituteur ou la nounou de nos enfants. Je trouve fascinant d’observer que, souvent, notre environnement humain crée en nous plus de peurs qu’un environnement physique risqué.

… je te dirai où sont tes ressources :

On peut être tout à fait capable de mobiliser des ressources fantastiques dans des engagements physiques risqués et se retrouver comme un petit enfant dépourvu de toutes ses capacités face à certaines personnes.

Qu’est-ce qui fait la différence entre les deux situations ? Dans le premier cas, il me semble qu’on est complètement engagé, corps et cœur (le cœur du courage !) dans le présent à vivre. Notre tête n’a pas le temps de s’inventer des histoires. Dans le deuxième cas, notre corps n’est en général pas engagé, notre cœur est engagé du côté non pas du courage mais des émotions, qui elles-mêmes se laissent entraîner par le cinéma qui se passe dans notre tête.

Dans le premier cas, c’est le corps qui  est aux commandes et qui entraine tout le reste de notre être. Dans le deuxième cas, c’est la tête qui est aux commandes et qui entraîne tout le reste. Sauf que la tête aux commandes, bien souvent dans ces cas-là, c’est une tête qui n’est pas dans le présent de la situation. C’est une tête qui se souvient de  toutes les situations passées que cette situation lui rappelle et qui engage le reste de notre être dans des stratégies qu’elle connaît et qui sans doute nous ont été bénéfiques quand nous avions 2 ou 5 ans, mais qui ne sont plus adaptées aux situations d’aujourd’hui.

Revois ta vision de ton environnement humain !

Si, au lieu de nous laisser nous raconter des histoires, nous arrivions à percevoir notre environnement humain (de travail, social ou familial) comme l’environnement avec lequel nous composons lorsque nous randonnons, escaladons, grimpons, pédalons, volons … ça changerait sans doute beaucoup de choses !

Il ne viendrait à l’idée d’aucun d’entre nous de nous dire que le pierrier, le rocher ou la glace  pour lesquels nous mobilisons nos ressources sont là pour nous embêter et glissent, roulent ou déboulent juste parce que c’est nous qui passons là.

Si nous considérions notre environnement humain comme notre environnement extérieur, sans y rajouter des idées à propos des pensées et des intentions qu’il peut avoir à notre encontre ? Est-ce que ça ne nous permettrait pas non seulement de laisser de côté les peurs qui nous paralysent mais aussi de mobiliser toutes nos ressources et nos compétences ?

Allez ! On essaie, tous, de considérer les gens qui nous intimident comme une pierre, un rocher, un névé ou une pente … qui n’a aucun projet vis à vis de nous !